Flottes d’entreprise : les clés d’une électrification réussie

Comment mettre en place et organiser un système de recharge qui assure le bon fonctionnement de vos activités et sans effort ? Dans cet article, nous explorerons les avantages de l’électrification des flottes d’entreprise, les obligations légales et les défis liés à la recharge des véhicules opérationnels. Nous aborderons également les meilleures pratiques pour réussir la transition.

Electrification des flottes d’entreprise : un avenir tout tracé

L’électrification de la flotte automobile est synonyme, pour nombre d’entreprises, de nouveaux challenges mais aussi de nouvelles opportunités. Cette transition va en effet bien au-delà de la seule contrainte règlementaire ou des défis techniques, et peut même permettre de réaliser des économies significatives ou d’améliorer l’image de l’entreprise.

Quelles sont les obligations d’électrification pour votre flotte d’entreprise ?

Plusieurs critères techniques peuvent être employés pour évaluer différents aspects de la gestion des bornes de recharge. Chaque critère cible spécifiquement l’une ou l’autre des dimensions de la recharge.Les lois et obligations évoluent constamment, en particulier en ce qui concerne le développement des véhicules électriques. Ce marché joue en effet un rôle crucial dans la décarbonation de nos activité, le secteur des transports étant responsable d’environ 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Dans cette transition du parc automobile vers l’électrique, l’implication des entreprises dans la transformation de leur flotte est primordiale.

Loi d’orientations des mobilités (LOM)

Mise en place en 2019, la loi d’orientations des mobilités (LOM) instaure des obligations d’électrification aux entreprises publiques ou privées dotées d’une flotte de plus de 100 véhicules. Ces entreprises doivent intégrer progressivement des véhicules à faible émission à leur flotte, c’est à dire des modèles rejetant au maximum 50 g de CO2 par kilomètre parcouru.

Selon l’article 26A de la LOM, les obligations de renouvellement de la flotte s’organisent ainsi :

• 10 % des véhicules renouvelés doivent être à faible émission à partir du 1er janvier 2022 ;
• 20 % à partir du 1er janvier 2024 ;
• 40 % à partir du 1er janvier 2027 ;
• 70 % à partir du 1er janvier 2030.

En plus de ces exigences, la LOM impose aux entreprises des quotas d’équipement et de pré-équipement de leurs parkings en bornes de recharge. Cette mesure vise à soutenir la transition des flottes opérationnelles et à encourager l’adoption des véhicules électriques par les collaborateurs.

Le projet de loi sur le verdissement des flottes

Récemment, le député Damien Adam proposait une nouvelle loi sur le verdissement des flotte d’entreprises dans la continuité de la LOM et de la loi Climat, en suggérant des modifications au calendrier original. Cette proposition introduit un agenda personnalisé pour les loueurs de courte durée et prévoit des sanctions financières pour les entreprises qui ne respecteraient pas leurs obligations à partir du 1er janvier 2026.

Le projet de loi sur le verdissement des flottes vise également à encourager les entreprises à intégrer des véhicules à faible impact environnemental dans leurs parcs automobiles. Pour cela, il propose la mise en place d’un éco-score : chaque véhicule à faible émission (VFE) sera comptabilisé comme 1,2 véhicule au lieu de 1 dans le parc automobile. Ainsi, plus les entreprises adopteront de VFE, plus il leur sera facile d’atteindre leurs objectifs écologiques.

Les avantages de l’électrification d’une flotte d’entreprise

Intégrer des véhicules électriques dans un flotte opérationnelle peut nécessiter des investissements financiers importants. Cependant, ces investissements peuvent être contrebalancer par des effets positifs sur l’image et les dépenses de l’entreprise.

Économie sur les coûts de carburant

Selon l’AVERE, dans le contexte actuel de volatilité des prix du carburant, la voiture électrique devient de plus en plus compétitive. Les coûts d’entretien et d’approvisionnement d’un véhicule essence ou diesel sont nettement supérieurs à ceux d’un véhicule électrique. Les résultats démontrent que le coût mensuel d’une voiture électrique peut permettre d’économiser plus de 100 euros par véhicule par rapport à ses équivalents essence et diesel.

Cette économie peut représenter un avantage significatif pour les entreprises disposant d’une grande flotte opérationnelle.

Renforcer la stratégie RSE

Adopter une flotte opérationnelle électrique va au-delà de la simple réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cela marque un engagement concret dans la transition énergétique, démontre la démarche RSE de l’entreprise, et permet d’attirer les talents sensibles aux enjeux environnementaux.

En outre, de nouvelles opportunités commerciales peuvent naître de ces investissements, de plus en plus d’appels d’offres intégrant le thème de la responsabilité sociétale des entreprises dans leurs grille de notation.

Les avantages fiscaux de l’électrification

Afin d’accompagner l’électrification des flottes d’entreprises, l’État français propose des avantages financiers et fiscaux pour promouvoir le véhicule électrique. Voici tout ce qu’il faut savoir :

• Le bonus écologique : Depuis le 1er février 2024, le bonus écologique sur les voitures particulières n’est plus disponible pour les entreprises. Le bonus est maintenu sur les véhicules utilitaires légers électriques et permet de percevoir une prime de 3000€ par véhicule.
• L’exonération de la TVS : La taxe sur les véhicules de sociétés (TVS) n’est pas applicable pour les véhicules émettant moins de 20g de CO2/km.
• La suppression de la TSCA : La Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance (TSCA) a été supprimée pour les véhicules électriques immatriculés entre 2021 et 2023.
• L’exonération de la taxe régionale de la carte grise : En intégrant des véhicules électriques à votre flotte opérationnelle, vous n’aurez pas à vous acquitter de cette taxe à l’émission d’une carte grise.
• Des modalités avantageuses dans le calcul de l’avantage en nature : Les véhicules électriques bénéficient de conditions fiscales favorables dans le calcul des avantages en nature pour les employés.
• Amortissement : Les véhicules électriques et hybrides rechargeables bénéficient d’un plafond d’amortissement relevé à 30 000€ au lieu de 18 300€ pour les véhicules thermiques émettant plus de 50g de CO2/km en cycle WLTP.

Ces avantages fiscaux permettent de réduire significativement les coûts d’acquisition et d’exploitation des véhicules électriques, rendant ainsi l’électrification des flottes d’entreprise non seulement écologiquement responsable, mais aussi économiquement avantageuse.

La recharge, défi central de l’électrification des flottes d’entreprises

Électrifier une flotte est un process stratégique qui s’inscrit dans la durée. Il est donc essentiel de planifier cette transition et d’avoir la même démarche sur le sujet de la recharge, pour ne pas être contraint demain, par les choix d’aujourd’hui. En effet, un service performant de recharge pour votre flotte opérationnelle est indispensable à votre activité, mais sa mise en oeuvre présente plusieurs défis.

Les limites des infrastructures électriques et énergétiques des bâtiments

La nature, l’installation technique ou l’emplacement de vos bâtiments rendent complexe votre projet d’installation de bornes de recharge. Puissance insuffisante ou travaux de VRD importants, plusieurs problématiques peuvent entraver les projets de déploiement d’une infrastructure de recharge à destination de votre flotte d’entreprise.

L’intégration de bornes de recharge à l’infrastructure électrique de vos bâtiments s’avèrera plus ou moins complexe selon le palier de puissance déjà atteint. Chacun de ces paliers représente des défis spécifiques, des modifications de plus en plus complexes, ainsi que des délais et des coûts croissants.

• Au premier palier, la puissance nécessaire est disponible. Les seuls travaux préparatoires consistent à creuser des tranchées, installer des fourreaux et tirer les câbles.
• Au deuxième palier, il faut créer de nouveaux nœuds de distribution avec des tableaux divisionnaires reliés au Tableau Général Basse Tension (TGBT).
• Le troisième palier est atteint lorsqu’il devient nécessaire d’installer un nouveau TGBT ou un nouveau point de livraison.
• Enfin, le quatrième palier implique une augmentation de la puissance électrique dans la zone, nécessitant une intervention du gestionnaire du réseau de distribution d’électricité.

À chaque étape franchie, le coût de déploiement par borne augmente. Au quatrième palier, les coûts peuvent dépasser 10 000 euros pour l’installation et le raccordement d’une seule borne.